Pour que patients et professionnels de santé s’approprient pleinement les nouveaux usages et opportunités créées par les mutations technologiques, des efforts doivent être fournis par les pouvoirs publics, notamment en termes de réglementation, pour accompagner cette révolution numérique.
A l’heure de la révolution digitale, la progression des technologies numériques renouvelle profondément le secteur de la santé, transformant les habitudes des professionnels et des patients. L’essor de la télémédecine, le boom des dispositifs médicaux intelligents et des objets connectés, qu’il s’agisse d’applications destinées à mesurer les constantes des patients diabétiques, de système de télésurveillance pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgés, va transformer la prise en charge du soin, engendrant de nouvelles opportunités pour l’ensemble des acteurs de ce secteur. Le marché de français de l’e-santé est évalué à 2, 7 milliards d’euros. Avec une progression estimée de 4 à 7%, il devrait atteindre 4 milliards d’euros d’ici 2020 (Etude Xerfi Precepta, 2014).
Une réponse innovante aux impératifs de santé publique
Vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, désertification médicale, déficit structurel de l’assurance maladie, la nouvelle donne de notre système de soins exige des réponses innovantes. Dans ce cadre, l’offre de santé 2.0 pourrait constituer une solution attractive. Les pouvoirs publics s’intéressent donc de près à cette révolution technologique. La création de l’ASIP Santé, l’Agence dédiée au développement de l’e-santé en 2009, la mise en place du programme de Territoire de Soins Numériques en témoignent. Même préoccupation au niveau européen où Bruxelles a adopté un plan d’action européen pour le développement de l’e-santé 2012-2020.
Faciliter le parcours de soins
La progression des technologies numériques devrait permettre d’optimiser le parcours de soin de l’usager. Si le dossier médical personnel initié en 2004 et relancé dans le cadre de la Loi Santé de 2016 ne concerne pour l’instant que 400 000 patients, le déploiement de ce carnet de santé informatisé et sécurisé, accessible via internet devrait considérablement améliorer la relation patient/professionnel de santé. Dans le cadre du Plan Santé 3, la création d’un dossier communiquant de cancérologie (DCC) devrait également faciliter le partage de l’information entre les différents soignants.
Une meilleure réglementation pour le secteur
Quelle réglementation pour le secteur de l’e-santé ? Comment sécuriser les données personnelles recueillies et échangées ? Quel contrôle pour le développement et la commercialisation des applications santé ? Quelles règles déontologiques pour les acteurs de la santé numérique ? Ce chantier du droit doit impérativement être investi pour permettre à l’offre française de e-santé de se développer de façon compétitive.