En plein essor, le crowdfunding ou financement participatif rencontre son public. Les pouvoirs publics encadrent sa pratique pour protéger l’investisseur particulier.
Orienter son épargne vers le développement d’une petite entreprise locale, participer un projet d’économie sociale ou solidaire, prêter des fonds à une future start-up en cours d’amorçage, c’est ce que permet le crowdfunding – en anglais financement par la foule – développé à la faveur des nouvelles technologies. Concrètement : le porteur présente son projet au public qui choisit celui qu’il veut soutenir. Pour les premiers, c’est une alternative aux solutions bancaires, pour les particuliers financeurs, une alternative aux placements traditionnels, plus porteuse de sens. Un phénomène en plein boom qui a permis de collecter 300 millions d’euros en 2015, contre la moitié en 2014.
La participation désintéressée : le don
Le financement participatif peut avant tout se faire dans une forme de pure philanthropie, par le don. Il ne s’agit pas d’un investissement, mais d’un coup de pouce généreux. Vous pourrez peut être compter sur une réduction d’impôt sur le revenu (IR) ou d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), à raison de votre don. Vérifiez pour cela si votre don répond aux critères de déductibilité des dons, car les projets, parfois autoproclamés éligibles, n’y ouvrent pas tous droit.
Le prêt : avec ou sans intérêt
Votre financement peut prendre la forme de prêt : le crowdlending, qui représente plus de la moitié de la collecte réalisée par cette voie. Le prêt peut être sans intérêt jusqu’à 4 000 euros par projet sans limitation de durée. Si votre avance est rémunérée, elle ne peut dépasser 1 000 euros – le double à compter du 1er octobre – , sur plus de 7 ans. Le taux de rémunération est toujours à taux fixe, autour de 6,5 % en 2016, Le taux d’intérêt moyen constaté est de 5,6%, pour un ticket moyen de 426 euros par investisseur avec une durée moyenne d’investissement de 47 mois, il ne cesse de diminuer du fait notamment de la progression du nombre de prêteurs. La dernière loi de Finances a reconnu la possibilité pour le prêteur de déduire la perte en capital du fait du non remboursement du montant avancé, des intérêts perçus à raison des autres prêts en même nature
L’investissement en capital
Enfin, votre participation peut prendre la forme de souscription au capital : c’est le financement en equity ou crowdfunding au sens propre. Là aussi, vous pouvez peut être bénéficier de réduction d’IR ou d’ISF au titre de l’investissement en numéraire au capital d’une entreprise, si celle-ci répond aux critères de la loi.
Bien choisir sa plateforme
De nombreux nouveaux acteurs investissent sans cesse le marché, mais nombreux sont ceux aussi qui disparaissent très rapidement. Quel que soit le montant de votre investissement, privilégiez les plateformes sérieuses, qui ont reçu le label « Plate-forme de financement participatif régulée par les autorités françaises ». Certaines d’entre elles sont enregistrées sur le site de l’ORIAS (www.orias.fr) en qualité de conseiller en investissement participatifs (CIP) ou d’intermédiaire en financement participatif (IFP), et d’autres agréées par l’ACPR (www.regafi.fr) comme prestataire de service d’investissement (PSI).