L’impact réel des réformes des retraites

L’impact réel des réformes des retraites

Les réformes des retraites menées entre 2010 et 2015 ont des effets pénalisants pour les jeunes travailleurs et pour la catégorie des bas salaires.

Une étude de la Direction des Etudes du Ministère des Affaires Sociales (DREES) fait le point sur les conséquences des réformes des retraites menées entre 2010 et 2015 (1). Les générations les plus jeunes et les personnes à faibles revenus sont les plus touchées par ces réformes successives.

Cinq années de réforme

Parmi les principales mesures ayant affecté la retraite des salariés du secteur privé, trois textes sont essentiels :

– la loi Woerth du 9 novembre 2010 a augmenté progressivement les bornes d’âge pour l’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans et pour le taux plein de 65 à 67 ans,
– le décret du 2 juillet 2012 relatif à l’ouverture du départ à la retraite à 60 ans pour les carrières longues,
– la loi Touraine du 20 janvier 2014 qui a augmenté les cotisations de à 0,3 points d’ici 2017, allongé la durée d’assurance requise pour le taux plein (43 ans pour les générations nées à partir de 1973) et reporté la valorisation annuelle, en fonction de l’inflation, d’avril à octobre.

Un certain nombre d’accords paritaires sur les complémentaires Agirc-Arrco ont en outre également été signés en 2011, 2013 et 2015 Ils ont eu pour effet d’augmenter les taux de cotisation des salariés, d’abaisser les taux de rendement des régimes de retraite et réduit les avantages familiaux en révisant et harmonisant les majorations pour enfant.

Réduction de la durée de retraite

Globalement, ces réformes ont pour effet paradoxal de réduire la durée passée à la retraite de 2 ans en moyenne, alors même que la durée de vie s’allonge. Elles diminuent la masse de pension cumulée sur le cycle de vie de 4,5 %, par rapport à une situation sans réforme. Les mesures liées à l’âge de la réforme de 2010 ont une forte incidence sur les âges moyens de départ, entraînant une baisse de la durée passée à la retraite. L’allongement de la durée requise pour le taux plein de la réforme de 2014 a un effet plus faible sur cette durée, mais touche plus directement la pension moyenne. Les accords Agirc-Arrco de 2011, 2013 et 2015, diminuent la pension tous régimes cumulés de plus de 1%, en raison notamment des sous-indexations successives et des baisses de rendement.

Les jeunes et les bas salaires touchés

Les générations les plus jeunes sont touchées de plein fouet par ces réformes. Les trentenaires, nés dans les années 1980 qui ne partiront à la retraite que vers 2040 voient leur durée de retraite réduite en moyenne de 2 ans, passant à 25 ans pour les hommes et 29 ans pour les femmes. En revanche cette génération devrait bénéficier d’une augmentation de la pension moyenne due notamment à l’allongement des carrières. La pension perçue par les femmes devrait augmenter de 3% et celle des hommes de 1%.

Les réformes ont en revanche un impact négatif sur le montant moyen de pension perçues par les catégories les plus fragiles : bas salaires et carrières entrecoupées par des périodes de chômage. La pension moyenne diminue de 6,6%, un effet qui n’avait pas été anticipé lors de l’élaboration de ces réformes. La baisse de pension est de 3,5 % pour ceux ayant des revenus élevés. Par ailleurs, les réformes ont un effet modéré sur l’amélioration de la situation relative des femmes par rapport à celle des hommes au fil des générations.

(1) Cindy Duc, Henri Martin et Julie Tréguier, « Les réformes des retraites menées entre 2010 et 2015 : effets sur la situation des assurés, les dépenses des régimes et l’équité », Études et Résultats, n°985, Drees, décembre 2016

 

 

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