Le boom des green bonds

Le boom des green bonds

Le marché des obligations vertes, ces titres de dettes qui constituent un des leviers du financement de la transition énergétique, est en plein développement.

Lancer une émission obligataire pour financer un projet ou une activité à bénéfice environnementale, c’est le principe des obligations vertes ou green bonds.

Les entreprises portent le marché des green bonds

D’abord dominé par les investisseurs institutionnels, comme la Banque Européenne d’Investissement ou la Banque Mondiale, le marché est désormais largement investi par les acteurs privés. Les entreprises, notamment du secteur de l’énergie et des transports, sont particulièrement présentes sur ce marché, suivies par les banques et les collectivités locales. En mars 2017, Engie a procédé à l’émission de sa deuxième obligation verte pour un montant de 1,5 milliard de dollars. Engie avait déjà émis 2,5 milliards de green bonds en 2014. EDF a lancé en janvier 2017 sa quatrième émission obligataire verte. SNCF a lancé sa première obligation verte en octobre 2016 d’un montant de 900 millions d’euros. La région Ile-de-France est également en pointe sur ce marché. En mars 2017, elle a placé sa cinquième émission obligataire verte, pour un montant de 500 millions d’euros sur 12 ans.

Le marché des obligations souveraines se développe

De nouveaux émetteurs emboitent le pas à ces acteurs historiques. Désormais ce sont les Etats qui se positionnent sur le marché des obligations vertes. Après la Pologne qui a été le premier Etat à initier une émission d’obligation pour un montant de 750 millions d’euros en décembre 2016, la France a lancé sa première émission de green bonds en janvier 2017, destinés à financer des investissements dans le domaine de la lutte et l’adaptation au réchauffement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution. D’un montant de 7 milliards d’euros pour une durée de 22 ans, cette obligation verte souveraine a renforcé la place centrale que la France occupe sur le marché des green bonds. Après la Chine et les Etats-Unis, la France est le premier pays émetteur d’obligations climatique .

Un marché soutenu par une forte demande

Dans ces conditions, le marché des obligations connaît une forte croissance. Alors qu’en 2011 il ne représentait que 3,1 milliards de dollars, il pesait plus de 70 milliards de dollars en 2016, selon l’agence Moody’s. Ce chiffre pourrait doubler en 2017. La demande des investisseurs est très forte pour ces obligations. L’obligation verte souveraine française a ainsi été souscrite à hauteur de 23 milliards d’euros.

Les fonds d’investissements ISR s’intéressent de près à ces produits financiers. Plus généralement, les nouvelles obligations générées par l’article 173 de la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 qui impose aux gestionnaires d’actifs et aux investisseurs institutionnels une réflexion sur le caractère vert et durable de leurs actifs vont soutenir la demande pour des placements éco-responsables. La faveur pour les green bonds ne devrait donc pas faiblir.

Encadrer le secteur

Ces opérations soutiennent-elles toujours des projets responsables ? Les premières opérations notamment celles initiées par les entreprises du secteur de l’énergie, comme avaient été critiquées par les ONG. Certaines obligations vertes émises par des groupes comme Unilever ont été retirées de l’indice obligataire Green Bonds Barclays MSCI. Des initiatives se font jour pour régulariser ce secteur et mettre en place des standards.

En janvier 2014, un consortium de banque a lancé les Green Bond Principles : des lignes directrices destinées à assurer la transparence et l’intégrité de ce marché. Le 9 décembre 2015, 27 grands investisseurs parmi lesquelles Allianz, BNP Paribas, AXA, Natixis… ont signé la déclaration de Paris sur les obligations vertes, en marge de la COP21. Coordonnée par l’ONG Climate Bond Initiative, la signature de cet accord vise à mettre en place des standards pour les obligations vertes.

 

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