A l’heure ou l’assurance-vie est moins appréciée par les épargnants, elle représente toujours un instrument incontournable d’une stratégie patrimoniale de préparation de retraite.
La souplesse plébiscitée
Le grand atout de l’assurance-vie c’est sa souplesse, qui en fait une véritable boite à outil patrimonial pour préparer une retraite. Au sein de cette enveloppe, il est possible d’arbitrer entre fonds euros et unités de comptes en fonction du couple rendement / risque afin de se construire un patrimoine sur mesure.
Le professionnel peut alimenter son contrat à son rythme pour préparer sa retraite, soit avec des versements réguliers soit avec des versements libres, sans aucun plafond. Même régime de liberté à la sortie, retrait partiel ou total, transformation du capital en rente viagère : l’assurance-vie offre de multiples possibilités aux épargnants.
Enfin, ce produit jouit d’une fiscalité sur mesure, optimale dès huit ans de détention. Rien d’étonnant à ce que cette enveloppe constitue un des placements favoris des Français pour se constituer un capital disponible ou prévoir des revenus complémentaires.
Un produit d’épargne privilégié par les plus aisés
Mais la donne a quelque peu changé. La baisse de rendements des fonds euros combiné aux annonces de la Loi Sapin a remis en cause une partie des attraits de l’assurance-vie. L’assurance-vie souffre d’un environnement de taux bas.
Et la collecte s’en ressent, les épargnant se tournant désormais vers d’autres placements comme le livret A dynamique.
La stratégie des assureurs consistant à inciter les épargnants à investir dans les unités de comptes a eu en outre un résultat inattendu. L’appétence au risque étant plus répandue au sein de la clientèle patrimoniale (les ménages affichant un revenu fiscal supérieur à 50.000 euros) qu’au sein de la clientèle standard (les ménages dont le revenu fiscal est inferieur à ce chiffre), ce sont désormais les foyers les plus aisés qui concentrent l’essentiel de la collecte de l’assurance-vie.
Ce phénomène est si important que ce sont désormais ces foyers qui vont représenter plus de 50 % des encours (1).
L’impact du projet de flat tax
Le gouvernement projette d’appliquer un taux de prélèvement forfaitaire de 30% sur les revenus du capital qui inclurait les contrats d’assurance-vie, dont l’encours est supérieur à 150.000 euros (pour une personne seule, tous contrats confondus). Ce projet dit de flat tax aura un impact décisif sur l’imposition des contrats de plus de huit ans qui ne sont actuellement imposé à qu’à 23%, (7,5 % de prélèvement forfaitaire libératoire et 15,5 de prélèvements sociaux). Pour les investisseurs qui envisageraient d’effectuer des retraits avant quatre ans de détention seulement, la flat tax se révélerait au contraire plutôt avantageuse : l’imposition passerait de 50,5 % (dont 15,5 % de prélèvements sociaux) à 30 %.
Une mesure qui risque de diminuer la durée moyenne des contrats d’assurance-vie. La flat tax devrait épargner les produits d’épargne populaire (Livret A, LDD, épargne salariale). De quoi leur redonner encore un peu plus d’attractivité au détriment de l’assurance-vie.
(1) Facts&Figures