Les produits financiers solidaires séduisent les épargnants. En 2016, c’est près de 10 milliards d’euros qui ont été collectés par les produits d’épargne à vocation sociale et environnementale.
Apporter des capitaux aux projets qui n’entrent pas dans les circuits financiers classiques, c’est le pari de la finance solidaire. Son principe consiste à attirer l’épargne vers des produits financiers solidaires en soutien des activités d’insertion liées à l’emploi, au social et au logement, à la solidarité internationale et à l’environnement. Aujourd’hui, 28% des fonds collectés vont à des projets d’insertion par l’emploi, 31% vers le logement très social, 36% vers l’environnement et 5% à des actions de solidarité internationale 5% (1).
En 2016, cette épargne a ainsi permis de créer ou de consolider 49 000 emplois, de reloger 5 500 personnes ou encore d’alimenter 20 000 foyers en électricité renouvelable (2) .
Un secteur en pleine croissance
D’après le dernier baromètre Finansol, le nombre de souscriptions d’un placement solidaire a augmenté en 2016 de 10,8% pour atteindre plus de 2 millions. Le montant déposé sur ces placements solidaires a été de 1,3 milliard d’euros supplémentaire en 2016. Ce nouveau record permet à l’encours de l’épargne solidaire de progresser de 15,5% pour s’établir à 9,76 milliards d’euros.
En 15 ans, le taux de croissance de cet encours est en moyenne de 27,28% chaque année. C’est environ 0,21 % du patrimoine financier des ménages qui est désormais affecté à des placements solidaires.
L’importance de l’épargne salariale solidaire
En 2016, la progression de l’encours de l’épargne solidaire a été principalement portée par l’épargne salariale solidaire, qui a augmenté d’un milliard d’euros par rapport à 2015 (+ 19,4%) (3). Avec un encours de 6,2 milliards d’euros à fin 2016, l’épargne salariale incarne le premier moteur de croissance de la finance solidaire. Le secteur bénéficie en effet des effets positifs de la LME du 4 août 2008 qui oblige les entreprises à proposer un fonds solidaire à leurs salariés, dans le cadre de leur plan d’épargne entreprise (PEE). 10% de l’actif de ces fonds est obligatoirement investi dans des structures solidaires, Emmaüs par exemple.
Quelles perspectives de développement ?
Le secteur compte sur le soutien nécessaire des pouvoirs publics pour promouvoir l’épargne et la finance solidaire. Si un outil comme le Livret Développement Durable est plébiscité, les acteurs de la finance solidaire s’inquiètent ainsi d’une possible remise en cause des incitations fiscales dont bénéficie le secteur. En effet, Le projet de loi de Finances pour 2018 qui transforme l’ISF en IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) envisage la suppression des dispositifs fiscaux incitatifs appliqués à l’actionnariat solidaire alors même qu’il maintient ceux applicables aux dons.
(1) Source Novethic
(2) Quinzième baromètre Finansol-La Croix, mai 2017
(3) Quinzième baromètre Finansol-La Croix, mai 2017