85% des Français considèrent que la prise en charge de la dépendance n’est pas assez considérée par l’État. C’est ce qu’il ressort du sondage Harris interactive pour la Mutualité, réalisé à l’occasion du 42ème congrès de la Mutualité française, qui s’est tenu du 13 au 15 juin à Montpellier.
Une inquiétude largement exprimée
Plus de 8 Français sur 10 de plus de 45 ans sont inquiets à l’égard de la perte d’autonomie et de santé, qu’il s’agisse de la diminution des capacités physiques et intellectuelles (79%), du risque de maladie (77%), du risque de dépendance pour eux-mêmes (77%) et pour leurs proches (72%).
« La dépendance préoccupe d’autant plus les Français qu’ils ne s’y sentent pas bien préparés financièrement », explique Thierry Beaudet, Président de la Mutualité Française. 66% des Français s’estiment mal préparés à affronter financièrement – pour eux-mêmes et pour leurs proches (63%) – la perte d’autonomie. Et ce, bien devant devant les autres aléas de la vie que sont la perte du logement, la retraite, la maladie, le chômage et le divorce.
Aujourd’hui seuls 21 % des Français de plus de 45 ans ont souscrit un contrat perte d’autonomie. A 41%, ilscomptent aujourd’hui principalement sur leur propre épargne pour se prémunir du risque de dépendance et de perte d’autonomie lié à l’âge.
La responsabilité des pouvoirs publics
Selon les Français, il existe un fossé entre l’importance de l’enjeu et le manque de moyens qui lui sont consacrés. Pour la très grande majorité des Français (90%), la dépendance doit être une priorité pour les pouvoirs publics. Ils sont presque autant à considérer que l’Etat ne la prend pas assez en compte et que les aides financières pour y faire face ne sont pas satisfaisantes.
Pour les deux tiers d’entre eux, c’est d’abord à la Sécurité sociale de contribuer au financement de la prise en charge des personnes dépendantes. Puis viennent les mutuelles (49%), et les personnes elles-mêmes à travers leur épargne personnelle (24%).
Un Français sur 10 aidant
Pourtant, un Français sur dix de 45 ans et plus (11%) est l’aidant d’au moins une personne en situation de dépendance. La moitié de ces aidants y consacre du temps tous les jours, et 80% au moins deux heures par semaine.L’aide la plus fréquente prend la forme d’un accompagnement dans les démarches administratives et dans l’organisation de la vie quotidienne.Ces aidants prodiguent aussi des soins (35%), offrent un hébergement au moins occasionnel (20%) et une aide financière (19%).