Les résultats économiques de l’été 2018 ont constitué de bonnes nouvelles pour les investisseurs. Si la bourse américaine semble connaître une embellie durable, les marchés européens performent moins. Mais leurs fondamentaux solides constituent autant d’atout aux yeux des investisseurs. La prudence est en revanche à l’ordre du jour sur les marchés émergents.
Si l’ensemble des économies affiche des niveaux de croissance supérieurs à leur potentiel, cela ne se traduit pas systématiquement par de belles performances boursières. Dans ce domaine, sur les derniers mois, seuls les Etats-Unis semblent tirer leur épingle du jeu. Pour autant, les valorisations des marchés actions de la zone euro sont attractives et peuvent à terme être soutenues par les perspectives de croissance et par le niveau élevé des dividendes versés.
L’été a été plutôt favorable pour les marchés financiers. Les très bons résultats économiques des entreprises annoncés en juillet 2018 ont dépassé les espérances avec une croissance bénéficiaire des entreprises supérieure à 20% aux Etats-Unis, à plus de 10% en Europe et à un peu de moins de 10% au Japon et dans les pays émergents. La croissance du PIB aux Etats-Unis (4,1%) et en Europe (2,1%) crée des conditions favorables et d’après les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), les perspectives en matière de croissance mondiale pour 2018 et 2019 sont très positives.
Des performances inégales
Ces très bons résultats se sont traduits par une hausse des cours aux Etats-Unis. L’indice Dow Jones a affiché une croissance de 2,49% sur le mois d’août. Les marchés européens ont moins performé. L’indice Eurostoxx 50 a baissé de -3,31% au mois d’août et le CAC 40 a baissé de -1,66% sur le mois. Le risque politique italien et les tensions commerciales générées par les Etats-Unis inquiètent. Ces risques peuvent constituer autant d’opportunités de se positionner sur des marchés au potentiel important et avec des valorisations attractives. A cet égard, les marchés européens comportent de beaux atouts.
De bonnes perspectives sur les marchés européens
Les très bons résultats des entreprises du deuxième trimestre sont venus quelque peu écarter les inquiétudes qui s’étaient fait jour avant l’été. La zone euro conserve un potentiel important avec des valorisations attractives. Les perspectives de croissance et le niveau élevé des dividendes versés renforcent l’intérêt des investisseurs pour les actions européennes. Les sociétés européennes ont versé le montant record de 176,5 milliards de dollars US au deuxième trimestre 2018, soit une augmentation de 18,7% par rapport au deuxième trimestre 2017, d’après une étude réalisée par le gestionnaire d’actifs Janus Anderson. A elle seule, la France a distribué la somme record de 50,9 milliards de dollars US, soit une augmentation de +23,5%. Mais les investisseurs devront également compter avec le ralentissement durable de la croissance de la zone euro. L’instabilité politique italienne et les menaces de barrières douanières pourraient également être source de volatilité dans les mois à venir.
Prudence sur les marchés émergents
En revanche, l’indice MSCI Emerging Markets qui mesure la performance boursière des pays émergents est en repli. Le durcissement de la politique de la banque centrale américaine, la hausse du dollar et l’augmentation des tensions commerciale générées par la politique protectionnisme menée par Donald Trump ont durablement fragilisé les marchés émergents. Et les sorties de capitaux des pays émergents s’accélèrent. Les spécialistes craignent un effet de contagion des difficultés rencontrée en Argentine et en Turquie sur les autres économies émergentes. Déjà, les indices boursiers de pays comme les Philippines, l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Indonésie ont chuté au premier semestre.