Le remboursement intégral dans les domaines de l‘optique, de l’audiologie et du dentaire souhaité par le gouvernement pourrait venir alourdir le coût des cotisations des complémentaires santé.
Certaines dépenses de santé s’avèrent particulièrement coûteuses pour les ménages. Il s’agit notamment de l’optique pour les adultes, des prothèses dentaires, et des audioprothèses. Et parmi les 20% de Français aux revenus les plus bas, près d’1 sur 5 d’entre eux renonce à s’équiper en optique, et près d’1 sur 3 renonce à des soins dentaires, pour des raisons financières. Le gouvernement s’est engagé à viser un « reste à charge 0 » pour ces dépenses.
La réforme 100% santé
Cette réforme baptisée désormais 100% santé vise à offrir un remboursement intégral d’un ensemble de soins dans les domaines de l‘optique, de l’audiologie et du dentaire. Cette offre sera accessible à tous les Français disposant d’une complémentaire santé. A cet effet l’ensemble des contrats d’assurance complémentaire proposera un panier “100% santé” qui répond aux besoins de santé nécessaires, avec une garantie de qualité, “par exemple en termes d’amincissement ou d’antireflet pour les verres, ou, pour les audioprothèses, de discrétion des appareils”, selon Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé.
Objectif 2021
La réforme sera pleinement opérationnelle d’ici 2021. D’ici là, la réforme va commencer à se déployer par étapes. Ainsi dès 2019, les tarifs du panier « 100% santé » en audiologie et en dentaire seront plafonnés et le remboursement des aides auditives (sécurité sociale + complémentaire) sera augmenté de 100 euros. A partir de 2020, le 100% santé sera garanti en optique et pour une partie du panier dentaire. Le plafond sera abaissé de 200 euros pour les aides optiques et le remboursement augmentera de 50 euros (soit 250 euros de reste à charge en moins en moyenne). En 2021, le « 100 % santé » sera garanti dans les trois secteurs.
Quel impact sur les tarifs ?
Dans le cadre de cette réforme, les organismes complémentaires se sont engagés à améliorer la lisibilité des contrats, pour faciliter la comparaison entre les contrats, et donc le choix des assurés.
Surtout, la réforme est supposée s’effectuer sans augmentation du tarif des complémentaires. Celles-ci se seraient engagées à maîtriser les cotisations. Pourtant, un certain nombre d’experts avancent que cette réforme aura un coût non négligeable pour les usagers. D’après les récentes projections du cabinet de conseil en assurances santé Santiane la réforme aboutirait à une augmentation moyenne de 9,5% des cotisations pour les seniors, et 2,5% pour les autres assurés. D’après, les estimations du cabinet Mercer, cette réforme impactera plus fortement les contrats d’entrée de gamme qui verraient leur cotisation grimper de 4,5%.