Les dernières simulations du COR favorisent le relèvement de l’âge du départ à la retraite comme levier de réforme au détriment des deux autres facteurs envisagés : le niveau des pensions et celui des cotisations sociales. Ces derniers seraient préjudiciables à l’activité économique.
Comment répondre au besoin de financement du régime de retraites et remettre le système à l’équilibre en 2025 ? Trois leviers participent actuellement à l’équilibre financier du système de retraite : les prélèvements obligatoires mis en place pour le paiement des pensions de retraite dans un système en répartition, la modulation de l’âge effectif de départ à la retraite et le montant des pensions.
Ces trois leviers d’économie possibles concourant à la pérennité du système de retraite ont des effets différents sur les variables macroéconomiques tels que l’emploi, le revenu et la consommation, souligne le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) dans son dernier rapport rendu cet automne.
Vers des carrières plus longues ?
Les simulations du COR portent sur deux modèles où sont activés les différents leviers de financement du système de retraite, le modèle Mésange, élaboré par la Direction Générale du Trésor et le modèle e-mod conçu par l’OCDE. La simulation met en évidence le caractère plus favorable sur l’activité économique de la mesure de relèvement de l’âge d’ouverture des droits. Ainsi, à long terme, un relèvement de deux ans de l’âge d’ouverture des droits au rythme de trois mois par génération améliorerait le PIB de 1,4 point, tandis qu’une mesure de modération des pensions serait sans effet sur le PIB, et qu’une hausse des cotisations le dégraderait de 0,1 point. En revanche, modérer le niveau des pensions ou augmenter les cotisations serait moins préjudiciable en termes de hausse du chômage à court terme. Le second modèle aboutit aux mêmes conclusions avec une nuance, une hausse des cotisations sociales a une incidence plus fortement négative sur le PIB dans le modèle e-mod.fr que dans le modèle Mésange.
Les modalités envisagées
Première hypothèse envisagée par le COR : augmenter l’âge minimum de départ à la retraite de 3 mois et demi par an entre 2020 et 2025 pour attendre 63,4. La durée de cotisation pourrait augmenter de 6,5 mois par an et passer de 42 ans à 44,7 ans cotisés en 2025. Deuxième hypothèse opter pour un « âge minimum du taux plein », une notion proche de l’âge pivot retenue dans le projet du haut commissaire Jean-Paul Delevoye, chargé de préparer la réforme des retraites, qui s’accompagneraient de mécanismes de décote et de surcote, avec une augmentation de 3,5 mois par an pour parvenir en 2025 à l’âge de 63,5 ans.