Crédit immobilier : encore des incertitudes

Crédit immobilier : encore des incertitudes

Avec le déconfinement partiel le 11 mai, les opérations immobilières reprennent. Acheteurs et vendeurs peuvent finaliser les ventes initiées avant le début de la crise sanitaire. Et les nouveaux porteurs de projets s’apprêtent à négocier avec leur banque pour estimer leur capacité d’emprunt.

Finaliser les emprunts en cours

Les banques ont donné leur priorité aux dossiers d’emprunt en cours. Cependant la crise sanitaire a provoqué de nombreuses absences et désorganisé les services, rallongeant d’autant l’instruction des dossiers de prêt. Dans ce contexte, les délais des conditions suspensives d’obtention de crédit ne peuvent pas toujours être respectés. Lorsque le délai de la condition suspensive d’emprunt est expiré, le vendeur a la possibilité d’annuler la vente. Cependant ces délais ne commenceront à courir que 1 mois après le 11 mai comme indiqué dans l’article 2 de l’ordonnance n° 2020-306 du 25 mars 2020 relative à la prorogation des délais échus pendant la période d’urgence sanitaire et à l’adaptation des procédures pendant cette même période. En outre, vendeur et acheteurs peuvent s’accorder contractuellement sur une prolongation de ces délais. Une solution pragmatique pour les vendeurs dans un marché incertain.

Les hausses de taux se confirment

Début avril, les taux étaient à la hausse, même si ces augmentations restaient maîtrisées. Le courtier Meilleurstaux.com signalait des taux moyens de 1,15 % sur 15 ans, de 1,32 % sur 20 ans et de 1, 60 % sur 25 %, même si, pour les meilleurs dossiers, la hausse s’avérait limitée. Début mai, la tendance à la hausse se confirme. Les banques qui n’avaient pas relevé leur taux en avril le font maintenant. En revanche, celles qui les avaient actualisés en avril les laissent globalement inchangés, ce qui limite le phénomène d’augmentation de taux, souligne le courtier en ligne.

Cependant, lors de la négociation de leurs prêts, les porteurs de projets peuvent avoir de mauvaises surprises, parce que les chiffres évoqués lors d’un accord de principe avant la crise devraient différer de l’offre définitive qui tiendra compte de l’augmentation des taux.

Les banques serrent la vis

Depuis le début de l’année, les recommandations du Haut conseil de stabilité financière en la matière ont incité les banques à durcir les conditions d’octroi des crédits. En effet, le taux d’effort des emprunteurs de crédit immobilier ne doit pas dépasser 33 %. Et la durée maximale totale du crédit immobilier doit être de 25 ans.

Avec la situation sanitaire actuelle et la crise économique qui se profile, les banques risquent de se montrer plus pointilleuses dans l’examen des dossiers des emprunteurs. Elles risquent notamment de redoubler de prudence pour les entrepreneurs ou les salariés de secteurs jugés à risques : l’événementiel, le tourisme ou encore la restauration, en anticipant d’éventuelles difficultés à venir, notamment des risques de chômage accrus. La baisse du taux de l’usure, en avril dernier, constitue également une mauvaise nouvelle pour les porteurs de projets pour qui l’assurance emprunteur vient majorer fortement le coût total de leur emprunt : les plus seniors mais aussi les emprunteurs à risque élevé, écartant de facto des acheteurs solvables du marché.

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