Outre leurs destinées politiques, le Général de Gaulle, Ségolène Royal et François Hollande ont un point commun : ils ont fait l’acquisition d’un bien en viager. En 1986, le couple Hollande-Royal, à la tête d’une famille de quatre enfants a acheté une villa sur la Côte d’Azur en viager occupé. En 1934, le Général de Gaulle a fait l’acquisition, également en viager occupé, d’une grande propriété, non loin de Colombey-les-Deux-Églises. Son occupante décède trois ans plus tard. La Boisserie, demeure familiale des de Gaulle, était née.
Une réputation pas toujours heureuse
Si ces personnalités se sont intéressées à ce type de transactions immobilières, le viager continue à avoir mauvaise presse. Le film comique de Pierre Tchernia Le Viager et l’exemple de Jeanne Calment qui, à 90 ans, a vendu son appartement en viager à un notaire d’Arles, dont l’épouse a dû continuer à verser une rente à la doyenne des Français après la mort de celui-ci, ont sans doute contribuer à la mauvaise réputation de cette vente atypique. S’y ajoute sans doute, l’impression de spéculer sur la disparition d’autrui.
Pourtant à l’heure de l’allongement de la durée de vie et de la nécessité de financer la dépendance, le viager a de beaux atouts à faire valoir.
Parier sur l’avenir
Le viager est un contrat aléatoire. L’aléa réside dans la durée qui reste à vivre au vendeur, le crédit-rentier. Celui-ci cède son bien immobilier contre un capital, le bouquet, qui est versé au moment de la signature de l’acte et contre une rente qui lui est versée chaque mois jusqu’à son décès. Il est également déchargé des gros travaux, puisque à la façon d’un démembrement de propriété entre droit de nu propriété et droit d’usufruit, la majorité des charges doit être acquittées par le débit preneur.
Si le débit-rentier (l’acquéreur) ne connaît donc pas à l’avance le terme auquel cessera son obligation de verser la rente prévue, cette formule lui permet de se constituer un patrimoine à des conditions financièrement intéressantes. En effet, une décote en fonction de l’âge du crédit-rentier est pratiquée sur le bien.
D’après la dernière édition du baromètre de l’Institut d’expertise et de formation au viager, un investissement en viager sur une longue période offre une rentabilité annuelle de l’ordre de 6 à 8 %. Un contrat gagnant-gagnant pour les deux parties, pour reprendre la formule d’un des crédits-rentiers célèbres que nous avons évoqués.