C’est une nouvelle tendance du marché immobilier parisien : les arrondissements de l’est attirent une clientèle renouvelée, plus fortunée, qui plébiscite les espaces verts et l’esprit village.
La pandémie continue de redessiner le marché immobilier. Contre toute attente, les épisodes de confinement et la généralisation du télétravail, qui ont conduit les urbains à rechercher davantage d’espace et des biens avec terrasse ou petit jardin, ont redéfini la donne à l’est de Paris. Ces arrondissements qui offrent des espaces extérieurs et de la verdure sont désormais très recherchés. Le goût retrouvé pour une vie de quartier explique également l’attrait pour ces secteurs qui recèlent des villages ou des mini-quartiers prisés.
Les 10e et 11earrondissements avaient déjà le vent en poupe depuis plusieurs années, y compris pour des biens de prestige. Plus inédit : l’élan constaté vers les 13e, 19e et 20e arrondissements, qui attirent des acheteurs au très bon pouvoir d’achat.
20e arrondissement : l’esprit village
Le 20e arrondissement cultive l’esprit village et cela plait. Exemple emblématique : le village Jourdain qui s’étire autour de la place des Rigoles et revendique une identité forte à quelques encablures de Belleville. Inventée par une habitante en 2016 pour faire vivre le quartier, son appellation a prospéré, et le village Jourdain est peu à peu devenue une marque très recherchée qui fait monter les prix de l’immobilier dans ce quartier prisé par les jeunes couples à la recherche de leur premier investissement.
Ce phénomène a contribué à la gentrification de ce quartier jadis populaire. Il faut désormais compter en moyenne 10.663 euros le m2 pour y acquérir un appartement d’après les chiffres de la plateforme Meilleursagents.com, un prix supérieur à la moyenne de 9.628 euros au m2 constatée sur l’arrondissement.
19e arrondissement : cap sur la verdure
Pour les amateurs d’espaces extérieurs, le 19e a bien des atouts avec ses 750.000 m2 d’espaces verts. Les immeubles modernes avec terrasses y sont nombreux. Ce type de biens a désormais franchi la barre symbolique des 10.000 euros par m2. Pour des ventes hauts de gamme, on peut également regarder du côté de la butte de Beauregard, le quartier de la Mouzaïa, avec sa dizaine de rues pavées étroites et ses quelques 250 maisons ouvrières aux façades en briques nichées dans la verdure.
D’après les chiffres de la plateforme Seloger.com., le prix moyen au m2 y est de 11.323 euros pour une maison alors que dans l’arrondissement le prix moyen au m2 pour ce type de bien est fixé à 10.221 euros. Dans cette enclave bucolique, une maison d’architecte de 170 m2 avec cour privative et terrasse plein ciel se vend près de 2 millions d’euros.
13e arrondissement : ça monte !
Du fait de sa proximité avec le quartier latin, le 13e a également de beaux atouts à faire valoir. Dans les zones prisées des Gobelins et de Port-Royal, à la frontière du 5e arrondissement ou sur la Butte-aux-Cailles les prix grimpent, attirant une clientèle aisée. Entre également en compte la proximité avec le périphérique qui permet une sortie rapide de Paris pour rejoindre une résidence secondaire, tendant de plus en plus avec le télétravail à se transformer en deuxième résidence principale.
Au cours de l’année 2020, une maison de la Butte-aux-Cailles a été cédée plus de 3 millions d’euros. Le record de l’année pour cet arrondissement qui monte. De belles ventes se signent aussi pour les appartements dans les immeubles modernes avec terrasses végétalisées du quartier de la BNF. Et les petites maisons du très dépaysant quartier des Peupliers à la sortie de la station de métro Tolbiac offrent encore de belles opportunités aux acheteurs qui recherchent une maison à Paris avec un petit jardin. Des quartiers à suivre pour les investisseurs.