Les Français se sentent mal informés et reconnaissent se préparer insuffisamment à la retraite, ce qui suscite leurs inquiétudes sur leur future pension

Au moment où le Conseil d’orientation des retraites (COR) présente son rapport annuel au Gouvernement, plusieurs études soulignent l’inquiétude des Français face à leur retraite.

La France perd deux places

 Le 11 juillet dernier, le Premier ministre Manuel Valls saluait le « très net rétablissement de notre système de retraites », considérant que les objectifs fixés par la loi pour l’année 2016 seraient tenus, sans qu’il soit besoin de prendre des mesures correctives. Autrement dit, sans avoir à repousser de nouveau l’âge légal de la retraite. Selon le COR, le déficit se réduirait à 0,2% du PIB à l’horizon 2020, grâce aux réformes engagées dont celle de la retraite complémentaire.

En même temps, l’indice mondial des retraites 2016, de Natixis Global Asset Management (NGAM) publié le 19 juillet rétrograde la France de la 18^ème à la 20^ème place (sur 43 pays). Si la France est bien classée ne termes d’espérance de vie et de système de santé, « la problématique du financement des retraites pèse sur la note du pays », indique NGAM.

Une préparation insuffisante

Dans ce contexte, les Français expriment leur inquiétude sur leur future retraite. La 13^ème édition de l’étude annuelle de la banque HSBC « L’avenir des retraites » met en lumière une différence nette entre les aspirations de financement de retraites qu’ont les actifs et la réalité du financement de la retraite perçue par les retraités.

En tête des préoccupations des actifs et encore plus des retraités : la sécurité de la famille et la sécurité financière. Les retraités se montrent particulièrement généreux envers leurs proches : ils sont 54 % à aider financièrement un membre de leur famille. Une tendance particulièrement marquée chez les quadragénaires, qui sont 58 % à donner, alors que cette tranche d’âge est celle qui rencontre le plus de difficultés financières.

Toujours selon l ‘étude, la préparation financière des actifs à la retraite a de quoi susciter quelques inquiétudes. 38 % des actifs déclarent ne jamais avoir reçu d’informations ou de conseils quant au départ en retraite, 33 % des actifs n’ont pas encore commencé à épargner pour leur retraite. Parmi les autres, 41 % ont rencontré des difficultés financières ou ont dû arrêter. Pourtant les actifs s’attendent généralement à épargner 11 ans de plus que les retraités actuels.

Le risque d’épargner trop tard

Une tendance d’autant plus alarmante que 26 % des retraités regrettent de ne pas avoir commencé à épargner plus tôt. Surtout, la vision qu’ont les actifs du financement de la retraite ne correspond pas à la réalité vécue par les retraités ; les actifs ne sont que 27 % à mentionner la Sécurité Sociale ou une pension d’Etat comme une source de financement primordiale, contre 53 % des retraités. Le système d’épargne retraite mis en place par les employeurs représente également une source importante de financement, sur lequel s’appuient 36 % des retraités. Ces deux sources sont complétées par les plans de retraite personnels (23 %), l’épargne liquide (17 %), et l’assurance-vie (17 %). De fait, les retraités s’appuient également sur d’autres moyens comme la location de biens, mise à profit par seulement 10% des retraités français et anticipée par 16 % des actifs.

Les fonctionnaires peu confiants

 Les fonctionnaires manifestent eux aussi leur inquiétude face à la retraite. Selon l’enquête réalisée en juin par la Préfon, 70 % des 35-49 ans interrogés se déclarent inquiets ou très inquiets. Leur incertitude ne porte pas sur l’âge de départ à la retraite (77 % des agents déclarent le connaître) mais sur le montant de la future pension : une personne sur deux en moyenne, et 1 % chez les 35-49 ans. Par conséquent, près d’un agent sur cinq envisage de poursuivre une activité une fois à la retraite pour compléter un revenu insuffisant.