Faute de pouvoir s’offrir un vignoble, l’amateur de vin et l’épargnant en quête de rendement peut acquérir des parts de groupements fonciers viticoles ou spéculer sur des grands crus. Précautions à prendre pour ce placement atypique.
Qui n’a pas caressé l’idée de se faire plaisir et de faire fructifier son épargne en investissant dans le vin ? Si un patrimoine équilibré doit être diversifié, le vin est un placement de niche à envisager avec précaution.
Détenir des parts de vignoble
Le placement en vin est accessible par l’intermédiaire de groupements fonciers viticoles (GFV). A partir de 5 000 euros de ticket d’entrée, même si en moyenne le ticket moyen se situe autour de 20 000 euros, vous pouvez acquérir des parts de GFV. Il s’agit d’une société civile qui achète des vignes, les donne en exploitation par un bail long terme (au moins 18 ans) et gère la commercialisation du vin. En contrepartie, vous recevez une part du loyer et parfois un paiement en nature, c’est-à-dire en bouteilles. Outre le rabais sur le prix d’achat du vin, le rendement moyen attendu de ce placement est de l’ordre de 2%. Surtout, cet investissement se double d’un intérêt fiscal. Pour l’investisseur particulier dont ce n’est pas le métier, les parts de GFV sont exonérées de 75 % de leur valeur jusqu’à 101 897 euros, et de 50 % au-delà. Attention toutefois à ce que l’attractivité fiscale de ce produit ne fasse pas faire perdre de vue la question de sa liquidité. Pour s’en assurer, choisissez un promoteur de renommée, ayant pignon sur rue, qui assure un marché secondaire de gré à gré des parts de ces groupements.
Des risques
Actif tangible, le vin est de ce point de vue épargné par les évolutions des marchés financiers. Mais il n’est pas à l’abri de paramètres incertains comme la météorologie qui impacte le volume et la qualité du produit. Et pour qu’il soit rentable, il doit être envisagé comme un placement long terme, d’au moins cinq ans. Les professionnels du patrimoine préconisent d’ailleurs de ne pas investir plus de 5 % de votre épargne disponible. Enfin, en tant que placement atypique, le vin n’est pas soumis aux mêmes règles protectrices que les placements financiers traditionnels. Dans ses mises en garde annuelles, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) rappelle que certaines offres cachent de véritables arnaques et invite les épargnants à la vigilance.
Acheter des bouteilles
Vous pouvez également « spéculer » sur le vin, en misant sur des grands crus, par l’achat et la revente. Nul besoin d’être expert : recourrez aux services de courtiers qui gèrent pour vous l’achat, le stockage et la revente de vos flacons. Sinon, la plateforme Liv-ex Fine Wine 100 à Londres vous donnera les grandes tendances, et vous permettra d’échanger vos crus et d’en suivre les cours. Si vous atteignez votre objectif de réaliser une plus-value, il vous faudra intégrer le coût fiscal de cette opération. Si le montant tiré de la vente est supérieur à 5.000 euros, la plus-value sera imposée à l’impôt sur le revenu au taux forfaitaire de 19 % auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 14,5 % (soit un total de 34,5%) après abattement de 10 % par année de détention à partir de la troisième année (ce qui conduit à une exonération au bout de 12 ans). Vous pouvez également opter pour une taxation forfaitaire de 5% sur le prix de vente. La fiscalité est donc attractive.
La saison des vendanges qui approche constitue un excellent moment pour commencer cette diversification patrimoniale sur les terres de Bacchus.