Investir dans de belles bouteilles de vins, c’est choisir un actif réel, décorrélé de l’économie, qui à l’ombre d’une cave vieillira en prenant de la valeur. Le temps augmente la rareté d’un millésime et fait mécaniquement monter son prix. Créée en 1999 le Live-ex Fine Wine Exchange, la bourse du vin située à Londres, a amélioré la lisibilité du marché des grands vins, estimé à 3 milliards d’euros par an. Aujourd’hui ce marché performe. Le Liv Ex 100, un indice composé à 95% de Grands Crus du bordelais a progressé de plus de 7% par an en moyenne, depuis sa création. Malgré ses belles performances, il s’agit d’un actif de diversification atypique auquel on conseille généralement de ne pas consacrer plus de 5 % de son actif. Il s’agit également d’un placement à long terme qui demande de la patience.
Se constituer une cave
Des acteurs se sont positionnés sur ce secteur pour proposer des solutions clé en main aux amateurs souhaitant se constituer une cave patrimoniale. Spécialisé dans les grands crus bordelais, Haut-Brion, Mouton Rothschild, Yquem, etc… Patriwine assure le stockage de votre or rouge (18 euros par caisse de 12 bouteilles et par an), son assurance (0,40 % par an de sa valeur), et sa revente. La start up Cavissima propose, quant à elle, une sélection de grand vins plus étendue : Bordeaux Bourgogne, Vallée du Rhône, une conservation en cave sécurisée à Beaune et un service de revente dédié accessible depuis l’espace client de l’internaute qui fixe librement son prix de vente et sa durée. Seul bémol : les tickets d’entrée sont assez élevés, à partir de 10 000 euros.
Penser au vin papier
Il est également possible de prendre des parts dans un fond de placement spécialisé dans l’acquisition de grands vins. Uzes Crand Crus constitue le premier fonds de placement dédié, lancé par la société d’investissement Financière Uzès. Agréé par l’AMF, ce fond privilégie la liquidité de ses placements avec 60% minimum d’investissements dans les vins de Bordeaux sur lesquels portent 70% des échanges et concentre ses positions sur les 20 derniers millésimes. Les 40% restant sont investis dans des vins d’exceptions de Bourgogne, de la Vallée du Rhône ou de domaines étrangers. Le ticket d’entrée est fixé à 30 000 euros et le rendement espéré se situe entre 5 et 10% par an.
Investir dans la vigne
Troisième solution, investir directement à la source du précieux nectar en plaçant vos économies dans un vignoble. Les groupement foncier viticole (GFV) permettent aux investisseurs particuliers de devenir copropriétaires d’un domaine exploité par un viticulteur professionnel. En échange, les associés du GFV perçoivent chaque année un loyer proportionnel au nombre de parts détenues et indexées sur la valeur du vin produit, versé sous forme de bouteille. Le ticket d’entrée varie selon le prestige du vignoble. Si le rendement est modéré, entre 1 et 3 % en fonction de la notoriété et de la maturité de la propriété, les plus-values de cession offrent généralement de belles performances car il s’agit d’actifs très recherchés. Cet investissement présente en effet deux grands atouts : une exonération d’ISF et de droits de mutation à hauteur de 75% dans la limite de 101 897 euros et à hauteur de 50 % au-delà de ce seuil.