Produit dédié à la retraite, le Perp s’avère une solution d’épargne judicieuse pour le professionnel senior qui affiche de haut niveau de revenus.
Le Plan Epargne Retraite Populaire (Perp) a le vent en poupe. Préparer sa retraite dès aujourd’hui devient plus que nécessaire. Les Français l’ont bien compris et leur épargne retraite s’élève désormais à 795,4 milliards d’euros, soit une progression annuelle de 3,6% d’après l’édition européenne de l’Observatoire des Retraites Européennes d’Eres. Depuis 2003, ils privilégient les produits dédiés (contrats Madelin ou Perp) qui affichent une progression supérieure à 10%.
Des fonds immobilisés
Le principe du Perp est simple : les fonds versés sur ce produit financier sont bloqués jusqu’à la retraite. Le moment venu ce capital épargné permet de générer un revenu régulier supplémentaire qui vous aide à maintenir votre niveau de vie initial pendant votre retraite.
Ce produit d’épargne est ouvert à tous. L’épargne peut être régulière ou par à coup. Il est possible d’opter pour des virements mensuels, trimestriels ou annuels préprogrammés ou de n’y verser que des revenus exceptionnels : primes, indemnités, etc… Il s’agit donc d’un produit d’épargne sur mesure qui offre à cet égard une vraie souplesse. En revanche, les fonds versés sont immobilisés pendant la totalité de la phase d’épargne. Aucun retrait même partiel ne peut être effectué et le plan ne peut être fermé en cours de route. Il peut donc être plus judicieux d’ouvrir ce type de contrat quelques années avant la date de son départ en retraite, après cinquante ans, par exemple, plutôt qu’au début de sa carrière. Les fonds peuvent cependant être débloqués de façon anticipée dans certains cas spécifiques comme la survenue d’une invalidité vous interdisant toute activité professionnelle, l’expiration de vos droits aux allocations chômage, un jugement de liquidation judiciaire, un décès du conjoint ou de son partenaire de Pacs ou encore une situation de surendettement…
Un versement sous forme de rente
Le capital est reversé sous forme de rente viagère lorsque le retraité a atteint l’âge de 60 ans. 20% de la valeur du contrat peut être reversé en capital afin de financer un projet spécifique : un apport pour l’achat d’une résidence secondaire par exemple.
Les primo-accédants à la propriété de leur résidence principale peuvent, par exception et sous conditions, envisager de récupérer la totalité de leur capital. En cas de décès du souscripteur, un mécanisme de réversion permet à son conjoint de percevoir à son tour la rente prévue dans le contrat. Il est important de vérifier que ce dispositif figure dans votre contrat et d’en vérifier le coût et les conditions d’applications. De même vérifiez comment vous êtes couvert en cas de décès pendant la phase d’épargne. Les fonds épargnés peuvent-ils être versés sous forme de rente à votre conjoint ou d’une rente éducation à vos enfants ?
Autre difficulté à anticiper, vous ne connaitrez la rentabilité de votre placement uniquement lorsque vous commencerez à percevoir votre rente, car l’assureur se servira pour son calcul, qui est fonction de l’âge du bénéficiaire et du montant total du capital, des tables de mortalités en usage à la date de son premier versement. A cet égard, il peut être judicieux de bien étudier la date de dénouement du contrat et de la reporter le cas échéant.
Une fiscalité spécifique
En échange de cette immobilisation à long terme, un avantage fiscal est offert. Il permet de déduire de son revenu imposable, l’ensemble des versements annuels effectués dans la limite d’un plafond fixé à 10% de vos revenus annuels nets de l’année précédente, retenus dans la limite de huit fois le plafond de la sécurité sociale. L’économie d’impôt ainsi procurée est donc plus élevée pour les contribuables imposées dans les tranches les plus élevées.
Lorsque les fonds sont récupérés sous forme de rente, au moment de la retraite, ils sont fiscalisés, à l’égard d’une pension de retraite à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Là encore votre niveau d’imposition va avoir un impact certain. Si votre tranche marginale d’imposition n’a pas diminué, la fiscalisation de ces revenus risque de faire partie en fumée une bonne partie de l’avantage fiscal initial.