Particulièrement prisé par les investisseurs, le marché des forêts est particulièrement dynamique pour les petites surfaces qui concentrent l’essentiel des transactions.
La forêt suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’investisseurs, qu’il s’agisse de particuliers ou de personnes morales. Cette année les acquisitions réalisées par des personnes morales privées – acteurs agricoles ou forestiers, institutionnels, comme des banques ou des compagnies d’assurance – ont progressé de 14% pour atteindre 49 200 ha, soit 38% du total de la surface du marché. Ce niveau inédit dépasse pour la première fois celui des particuliers non agricoles (47 200 ha, 36%), un chiffre également en hausse.
Le dynamisme du marché des petites forêts
2017 a constitué une année record. Le nombre des transactions de forêts a augmenté de 5,5%, soit une hausse de 41% par rapport à 2009, une période de creux historique. Il est porté par le dynamisme du marché des forêts de 1 à 10 ha les plus recherchées par les investisseurs. En hausse de 5,1%, les 16 200 transactions de petites forêts représentent 88% du total des échanges, pour une surface de 45 900 ha.
Le dynamisme de ce marché, essentiellement local, peut s’expliquer par la recherche de parcelles à usage de loisirs ou de bois de chauffage. Depuis 2016, le plafonnement des émoluments des notaires, destiné à augmenter les mises en vente pour lutter contre le morcellement, contribue peut-être à cette tendance. Le marché des forêts de plus de 100 ha a quant à lui gagné plus de 6 400 ha en 2017.
Peu de biens disponibles
Mais les forêts restent des biens rares à l’achat et sont majoritairement transmises par succession. Avec 80 transactions pour une surface en hausse représentant 18 400 ha, le marché des forêts non bâties est à la peine, et stagne depuis près de 3 ans en raison du manque de biens disponibles à l’achat. Sur ce marché restreint, la demande reste dominée par les personnes morales privées qui représentent près de deux tiers des surfaces acquises. Les chiffres de mises en vente de forêts de 50 à 100 ha sont également stables depuis 2014. Là encore, les opportunités d’achat restent rares.
Des prix stables
En hausse de 3,3%, la valeur du marché des forêts approche 1,5 milliard d’euros. Cet accroissement est principalement tiré de la hausse des forêts comportant du bâti (+115 millions d’euros) alors que la valeur de vente des forêts non bâties tend à diminuer. Les prix restent stables avec une évolution de +0 ,2% en un an pour les forêts non bâties, avec un prix moyen de 411 euros/ha. Cette évolution intervient alors que le prix du bois est lui-même stable et les taux d’intérêt au plus bas. Mais ce prix moyen cache de fortes disparités. Le prix maximal atteint 12 000 euros par hectare. Et 90% des transactions sont conclues à des prix compris entre 630 et 12 200 euros/ha, en fonction des régions concernées et de la qualité des biens mis sur le marché. En 2017, le prix des forêts de 1 à 10 ha baisse pour la première fois après 10 années de hausse. Entre 2007 et 2016, il avait progressé de 59%.