La crise sanitaire a donné un nouvel élan à la finance durable, nous invitant à revoir notre modèle actuel de développement ne serait-ce qu’en terme de protection de la biodiversité.
Elle a aussi sans doute incité nombre d’investisseurs à privilégier des produits porteurs de sens : valeurs vertes et fonds ISR.
La performance des valeurs durables
De façon plus inattendue, la crise économique qui a accompagné la pandémie a permis aux valeurs de la finance durable de faire la preuve de leur efficacité sur le plan financier. Pendant la crise, les fonds qui respectent des critères d’analyse extra-financiers ESG (Environnement, Social, Gouvernance) ont surperformé. D’après une étude conjointe du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) et de l’École Polytechnique réalisée en 2020, 62% des fonds labellisés ISR surperforment le marché. Toutes les classes d’actifs ont une meilleure performance par rapport au marché, surtout les fonds monétaires.
Le volume d’actifs intégrant d’une façon ou d’une autre un critère ESG est évalué à 11.000 milliards d’euros, soit 45% des actifs gérés en Europe d’après l’Association européenne des fonds et de la gestion d’actifs. Ce chiffre recouvre toutefois des réalités très différentes faute d’un vrai consensus sur les pratiques d’un marché toujours attractif pour les investisseurs.
La croissance des green bonds
À cet égard, la croissance des green bonds est un bon exemple du boom des valeurs durables. Depuis ses débuts en 2007, le marché mondial des obligations vertes a connu une nette croissance. Elle devrait encore s’accélérer en 2021. Mille milliards de dollars de green bonds ont été émis depuis leur création. Ce seuil symbolique a été franchi en décembre 2020.
Les green bonds sont des titres de dettes émis pour financer un projet ou une activité à bénéfice environnemental. L’émission d’obligations vertes constitue un des leviers de la transition énergétique puisqu’elles financent des projets en matière d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique, de gestion durable des déchets et de l’eau, d’exploitation durable des terres, de transport propre, etc…
Leur marché a connu une très forte croissance depuis sa création. La France est d’ailleurs un des principaux émetteurs de green bonds. L’Union européenne, qui souhaite devenir le leader mondial de la finance durable, a prévu l’émission de plus de 200 millions d’obligations vertes, ce qui devrait en faire un acteur de tout premier plan.