En dépit de leur grande volatilité, les cryptomonnaies gagnent du terrain auprès des investisseurs particuliers comme des institutionnels qui s’y intéressent de près.
Les crypto-monnaies (bitcoins, ethereum, dogecoins, etc…) se démocratisent. 77% des Français en ont déjà entendu parler, d’après un sondage réalisé par le cabinet de conseil KPMG de février 2022 pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Cependant ces actifs présentent une grande volatilité. En mai 2022, le bitcoin est descendu sous la barre symbolique des 30.000 dollars, soit une perte de près de la moitié de sa valeur en 6 mois.
Les investisseurs institutionnels très présents
Pour certains analystes, cette chute brutale des cours témoigne de la vraie nature de ces actifs : des valeurs spéculatives dont le cours paraît désormais varier en fonction des aléas du Nasdaq, l’indice boursier américain dédié aux valeurs de la tech comme Google ou encore Meta (ex Facebook). On est loin du présupposé de départ des crypto-monnaies : des actifs virtuels stockés sur un support électronique, permettant à une communauté d’utilisateurs les acceptant en paiement de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale. Les investisseurs institutionnels qui s’intéressent de plus en plus massivement à ces crypto-actifs misent sur les crypto-monnaies de la même façon qu’ils achètent des valeurs du Nasdaq.
À la faveur de la récente baisse, l’État du Salvador a ainsi investi dans 500 bitcoins supplémentaires pour un montant de 15 millions de dollars. Le pays, qui a adopté le bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du dollar, possède désormais 2.301 bitcoins, d’après les estimations de Bloomberg.
Des cours en montagnes russes
Pourtant ces actifs ne sont pas sans risques. Les cryptomonnaies affichent une volatilité marquée. Il y a un an, en mai 21, les crypto-monnaies ont ainsi fait face à un krach d’une ampleur inédite, allant jusqu’à perdre près de la moitié de leur valeur en une journée. Un crack intervenu à un moment où les crypto-monnaies flirtaient avec les sommets. Au début du mois, l’ethereum dépassait les 3.000 dollars, signant une progression de +300 % sur l’année 2021. En avril, le bitcoin atteignait un record avec une cote impressionnante à 64.895 dollars. En juillet 21, le cours des crypto-monnaies connaissaient un nouveau soubresaut avec un plus bas historique pour le bitcoin en dessous des 30.000 dollars. En novembre 2021, il atteignait son plus haut historique à 69.000 dollars. Et en janvier 2022, le bitcoin chutait de 25% pour rebondir en février. Mais ces montagnes russes ne font visiblement pas reculer les investisseurs de tout bord.
Un attrait croissant pour les crypto-monnaies
Un enjeu d’autant plus important que les crypto-monnaies se sont largement imposées dans le paysage financier, y compris des particuliers. 8% des Français ont déjà investi dans les crypto-monnaies, d’après l’étude réalisée par KPMG. À titre de comparaison, ils sont seulement 6,7% à avoir investi dans des actions, d’après les statistiques de l’AMF.
Ces chiffres pourraient progresser dans les prochaines années, puisque 30% des sondés envisagent d’investir dans ces actifs. Pour l’heure, les possesseurs de crypto-actifs sont généralement jeunes, moins de 35 ans et majoritairement masculins. Ils n’investissent pas plus de 10% de leur patrimoine dans les crypto-monnaies, majoritairement dans les bitcoins (69%), suivi du bitcoin cash (28%) et de l’éther (14%).